Gebhard Leberecht von Blücher est né le 16 décembre 1742 à Rostock, dans le Mecklembourg.
Il était cornette d'un régiment de hussards suédois pendant la guerre de Sept Ans, lorsqu'il fut fait prisonnier par les Prussiens en août 1760 au manoir de Galenbeck, et incorporé de force, dans les troupes de Frédéric le Grand. Devenu capitaine, il se fit remarquer par son courage et donna sa démission à l'occasion d'un passe-droit. Frédéric le Grand signa cette démission en ces termes : « le capitaine de Blücher est autorisé à quitter son poste, et il peut aller au diable si cela lui convient » (en allemand « der Rittmeister von Blücher kann sich zum Teufel scheren »).
Blücher, rappelé au service quinze ans après par Frédéric-Guillaume III, alla combattre sur le Rhin, où ses brillantes qualités militaires lui valurent bientôt le grade de général- major, puis de lieutenant-général. Il prit part aux guerres de la Révolution française et des premiers temps du Premier Empire, éprouva plusieurs échecs, fut même fait prisonnier à Lübeck (6 novembre 1806), après avoir défendu sa retraite de Iéna et Auerstaedt, poursuivi par les troupes impériales jusqu'aux portes de la ville. Il n'en fut pas moins chargé en 1813 du commandement des armées prussiennes.
Il était chef d'avant-garde à Auerstaedt, commandant d'un corps d'armée en 1813, à la bataille de Lützen et à celle de Bautzen.
Il remporta, en tant que général en chef de l'armée de Silésie sur Macdonald et Sébastiani une victoire surla Katzbach (26 août 1813), contribua à celle de Leipzig pour laquelle il fut fait feld-maréchal le 19 octobre.
Il fut l'un des premiers à entrer en France. Il pénétra en France jusqu'à Brienne où Napoléon 1er le battit. Il gagna à La Rothière et à Laon, deux batailles qui influèrent puissamment sur le sort de la campagne, et fut en récompense fait prince de Wahlstatt. Le 30 mars 1814, bien que malade et alité, il a le commandement nominal (le commandement effectif est laissé au général russe Wintzingerode) des troupes prussiennes et russes de l'armée de Silésie lors de la bataille de Paris qui voit l'entrée des troupes coalisées dans la capitale française et marque la chute de l'Empire par la première abdication de Napoléon.
L'année suivante, en 1915, il se posta entre la Moselle et la Meuse et fut vaincu à Ligny et à Sombreffe, mais sa présence fut décisive à la bataille de Waterloo, en contrant la stratégie de Grouchy.