Les suites politiques et économiques de la bataille de Waterloo seront importantes, tant dans le court que dans le long terme :
Napoléon ayant été considéré comme le principal obstacle à la paix sur le continent, sa défaite à Waterloo ouvre une perspective de paix au niveau européen après 20 ans de guerres meurtrières.
Le Congrès de Vienne, qui réunit pratiquement tous les pays européens, va chercher à fixer des principes d’un système de paix au niveau du continent. Waterloo est ainsi un fait européen majeur dont le développement concernera la plupart des pays européens et surtout ceux qui ont participé à la bataille.
L’Angleterre apparaîtra comme le plus grand bénéficiaire de Waterloo dont l’issue favorable lui conférera une autorité politique indéniable, facteur de stabilité et de développement économique.
Quant à la Prusse, autre grand vainqueur de Waterloo, la qualité de son armée et de son personnel politique lui vaudront d’être le noyau de l’unification allemande au XIXe Siècle. Après que la Confédération du Rhin (sous influence française) ait été dissoute par le Congrès de Vienne.
La France ayant perdu sa longue lutte contre l’Angleterre pour la suprématie sur le monde d’alors, retrouvera progressivement sa place parmi les Grands, dans un climat politique incertain, marqué par des restaurations monarchiques, des révolutions et des coups d’état, avant de revenir à la stabilité républicaine.
L’Italie, détachée de la France Napoléonienne par le Congrès de Vienne, sera réduite à des principautés. Waterloo lui enlèvera tout espoir de restauration française, si elle en avait eu. Mais son intelligentsia, influencée par les principes de la révolution française, cultivera l’espoir d’une Italie unifiée, ce qui se concrétisera à la fin du 19ième siècle.
Autre alliée de la France, la Pologne cessera tout simplement d’exister comme nation jusqu’en 1918.
Après Waterloo, il y eut dans un premier temps un renforcement de l’absolutisme parmi les monarchies continentales les plus traditionnelles. Ce mouvement ne dura pas, car l’esprit de la liberté, né avec les Lumières, développé par la Révolution française et véhiculé un peu partout par les soldats de Napoléon, amena des révisions parfois déchirantes dans les principaux pays concernés (France et Autriche Hongrie), seule la Russie restant peu ouverte aux idées nouvelles.
Les deux grands protagonistes de Waterloo, l’Angleterre et la France resteront en paix malgré des tensions assez vives et deviendront alliées dans les conflits du XXième siècle.
Les deux grands chefs de guerre qui s’affrontèrent à Waterloo - pour ne citer qu’eux - restèrent célèbres pour des motifs sans doute un peu différents :
Wellington, le vainqueur, déjà célébré dans son pays comme le plus grand soldat depuis Marlborough, atteignit après Waterloo une réputation insurpassable et méritée.
Napoléon, le vaincu, organisa avec plus de talent que de souci d’authenticité la rédaction de ses mémoires à Saint Hélène, en manière telle que le mythe d’un Napoléon invaincu - mythe revisité par les Romantiques, dont Victor Hugo, fils d’un général Napoléonien - semble persister jusqu’à nos jours.
Tout ceci a eu pour effet de nourrir et perpétuer les passions et les conversations de tous les visiteurs venus du monde entier visiter ce champ de bataille célèbre entre tous.