Ce monument, érigé en 1826 sur la commune de Braine-l’Alleud, devait éterniser la gloire nationale, sur le site de la bataille de Waterloo, à la demande du roi Guillaume Ier des Pays-Bas. Celui-ci voulut marquer l'endroit présumé où son fils cadet, le prince Frédéric d'Orange-Nassau, fut blessé à l’épaule à la fin de la bataille. Comme tout le site de la bataille, la Butte est inscrite au Patrimoine majeur de Wallonie.
Le projet de tumulus fut confié en janvier 1820 à l’architecte du roi, Charles Van der Straeten (1771-1834), après que le projet de pyramide puis d'obélisque de son rival Jean-Baptiste Vifquain ait été refusé.
La butte est un cône de terre régulier de 169 mètres de diamètre et 41 mètres de haut accessible par un escalier de 226 marches. Le cône évoque aussi les tumuli des tribus de la Gaule belgique. Ouvert en 1824, le chantier nécessita le déplacement de 290 000 m³ de terres prélevées au sud-ouest de la rue de la Croix jusqu’à la ferme de la Haie-Sainte.
Un lion colossal la surmonte, posé sur un piédestal de pierre, soutenu par une colonne de brique enfouie dans la butte. Il est composé de neuf pièces de fonte de fer coulées dans les forges de John Cockerill à Seraing, à partir d'un modèle sculpté par Jean-Louis Van Geel (Malines 1787 - Bruxelles 1852).
Ce travail gigantesque a été coulé en fonte dans un moule en plâtre ; son poids total est de 28 tonnes ; il a 4,50 m de longueur sur 4,45 m de hauteur, depuis le sommet de la tête jusqu'aux pieds.
Le lion symbolise la victoire et le nouveau Royaume- Uni des Pays-Bas ; sa gueule ouverte est tournée vers la France, vaincue ; sa patte posée sur un boulet de canon représente la paix que l’Europe a conquise à l'issue de la bataille.
Le monument est inauguré le 4 novembre 1826 mais son succès touristique ne date que de la seconde moitié du XIXe siècle. Ce n'est d'ailleurs qu'en 1863-1864 qu'on aménage le promenoir au sommet de la butte avec la construction de l'escalier. En 1832, lorsque les troupes françaises du maréchal Gérard passent à Waterloo pour soutenir le siège de la citadelle d'Anvers toujours tenue par les Hollandais, le Lion faillit être renversé par les soldats français. Ils en brisèrent même la queue.
Le 14 janvier 1999 des glissements de terrain se produisent. Sur la butte du côté du bâtiment du Panorama. De semblables dégâts se sont produits en 1995 et furent réparés avec l’enfoncement de 650 micro-pieux.
Le sommet de la butte offre une large vue sur le champ de bataille de Braine-l'Alleud à Genappe, de Plancenoit à Mont-Saint-Jean. Une table d’orientation permet de situer les fermes et les positions des troupes sur le terrain.
Wellington qui visita Mont-Saint-Jean quelques années après sa victoire déclara tristement que la pyramide du Lion avait gâté son champ de bataille. « En effet on dut considérablement abaisser le niveau du terrain pour prendre la terre nécessaire à l’édification de ce monticule et ainsi le fameux chemin creux d’Ohain, par exemple, où vinrent s’engouffrer les premières lignes de la cavalerie française, n’a plus la profondeur qui causa cet écrasement horrible de soldats et de chevaux. »