Hougoumont — ou Goumont — est le nom d'un lieu-dit situé sur le territoire de la commune de Braine-l'Alleud, dans la province du Brabant wallon en Belgique. C'est sur ce lieu-dit qu'est établi un château-ferme qui joua un rôle capital lors de la bataille de Waterloo, le 18 juin 1815.
Ce serait en 1777, lors de la parution de la carte de Ferraris, que l’on vit apparaître le nom de Hougoumont. Avant cela, on disait Goumont ou Gomont. Cette modification serait due aux arpenteurs de Ferraris qui, interrogeant les habitants sur le nom de la propriété, auraient transcrit « château d’Hougoumont » pour « château du Goumont ». On rencontre le terme « Gomont » en 1358 dans un acte de la cour allodiale de Brabant. En 1386, il est fait mention de la « tenure et maison » de Gomont, sise à Wérissart dans la seigneurie de Braine-l’Alleud.
Hougoumont a joué un rôle central dans la bataille de Waterloo dans laquelle les forces alliées des armées commandées par le duc de Wellington et celle des Prussiens, commandée par le maréchal Blücher, étaient opposées à l'armée française dite Armée du Nord emmenée par l'empereur Napoléon Ier.
Tel qu'il existe aujourd'hui, le domaine de Hougoumont et ses environs ont considérablement changé par rapport à ce qu’il était en 1815. À l'époque, au sud de la ferme, dès la sortie du château, se trouvait un bois carré de 250 à 300 mètres de large dont le côté Ouest s'élevait à 120 m tandis que le côté Est descendait vers la ferme. Ce bois, jadis entièrement bordé de haies, a disparu et a laissé la place à des prairies. Il était séparé du mur, qui subsiste, de l’ancien jardin, par une bande de terrain d’environ trente mètres de large. Cet espace découvert a été surnommé par les Anglais, « the Killing Ground ». Le bois était traversé par un sentier qui, en se prolongeant, conduit aujourd'hui encore au lieu où se situe l'Aigle blessé.
Au nord du jardin, clôturé par une puissante haie, se trouvait un petit verger d’une cinquantaine de mètres de large, actuellement remplacé par une prairie. Le long de la haie de ce verger, au nord, un chemin – appelé par les Anglais « the covered way » ou « the Sunken Way » (le chemin creux) – courait, est-ouest. Au nord de ce sentier, où pousse actuellement un bois assez touffu, il n’y avait en 1815 que des prés et des champs. La crête, où se trouvaient les batteries anglaises et où viendront s'arrêter les obusiers pendant la bataille, est actuellement dissimulée par ces bois. Du portail Nord de la ferme, part un chemin qui subsiste mais qui était bordé d’arbres et qui rejoignait Nivelles.
À l’est du château, s’étendait en 1815, un beau grand jardin à la française, enclos à l’est et au sud par un mur de briques qui existe encore et au nord par une puissante haie. Ce jardin constitue aujourd'hui une prairie plantée de quelques platanes centenaires. À l’est de ce jardin, enclos de haies, le grand verger est devenu maintenant une prairie.
En 1815, pour reprendre la description du colonel Charras, « le domaine comprenait une vaste maison d’habitation, un logement de fermier, une chapelle et des bâtiments d’exploitation, rangés sur les quatre côtés d’un rectangle. Deux grandes portes y donnaient accès : l’une au sud, l’autre au nord. À l’est du château et y attenant se trouvait un grand jardin clos, du côté du nord, par une haie, et des autres côtés par des murs épais, hauts de plus de deux mètres. À l’est encore de ce jardin s’étendait un verger beaucoup plus grand… Un bois taillis, sous une futaie très claire, couvrait au sud, le verger, le jardin et le château, s’en approchant à une trentaine de mètres ». Ajoutons qu’à l’ouest, une petite porte s’ouvrait entre la remise et la maison du jardinier, donnant sur le potager.
Fin 2010 ou début 2011, le Christ de la chapelle a été dérobé, la date précise du vol étant inconnue puisque le site était alors inhabité. Remord ou découverte fortuite ? le Christ a été retrouvé et restitué après 4 ans d’absence…
Après la bataille, le 19 juin, la plupart des bâtiments du domaine d'Hougoumont étaient en ruine ou incendiés. Les murs des quelques bâtiments encore subsistants étaient parsemés d'éclats d'obus ou de trous de balles. Le feu n’était pas entièrement éteint. Les arbres étaient dans un état lamentable avec leurs troncs déchiquetés, les branches et feuilles arrachées. Le verger, selon des témoins qui rendirent visite les jours suivants au champ de bataille, ressemblait à une scène de L'Enfer de Dante : des entassements de morts, toutes nationalités confondues, couvraient toute la surface du verger dont les pommiers avaient été à ce point malmenés qu'ils ressemblaient à des saules. Le fermier d'Hougoumont, revenu tôt le 19 juin, se promenait hagard au milieu de ce champ de carnage et de dévastation. Le château, complètement ruiné, était évidemment inhabitable et les habitants du pays se servirent de ses pierres pour construire, notamment, le Café des Ruines, le long de la chaussée de Nivelles. À l'heure actuelle, on ne peut plus voir du château lui-même que ses fondations. La grande grange fut reconstruite et la maison du jardinier restaurée. C’est elle qui servait jusqu’il y a peu d’habitation.
La restauration de la ferme
Dans la perspective du 200e anniversaire de la bataille de Waterloo, il a été décidé de restaurer la ferme de Hougoumont. Ce projet, activement soutenu par le Comité de Waterloo et financé par la région wallonne ainsi que des dons privés d’associations britanniques et belges, a été confié à l’intercommunale « Waterloo 1815 », qui en assure la réalisation. Une campagne de sensibilisation, destinée à récolter des fonds privés, était en cours depuis 2007, appuyée par un site web, tant en Belgique qu’en Grande Bretagne. Les travaux de restauration ont débuté en novembre 2013 et étaient terminés pour fin mai 2015. L’inauguration de site restauré a eu lieu le 17 juin 2015, prélude aux commémorations du bicentenaire.