Le Panorama de la Bataille de Waterloo de Braine l’Alleud est l'un des panoramas « historiques » les plus représentatif du phénomène des panoramas. Cette œuvre magistrale est le fruit d'un travail d'équipe orchestré en 1911 par le peintre français Louis Dumoulin.
La rotonde de Braine-l'Alleud
La rotonde du Panorama de Waterloo a une structure tout à fait caractéristique de ce type de dispositif. Elle fut dessinée par l'architecte Frantz Van Ophem en 1911. Le bâtiment circulaire en briques enduites est assez sobre, emprunt de classicisme. Ses murs sont aveugles, hormis pour l'entrée marquée par un fronton et animés par un jeu de pilastres engagés englobant la structure supportant la charpente et réunis par des arcs. A l'origine, quelques éléments de décors en zinc ou en bronze, perceptibles sur des photos anciennes semblent garnir l'attique. Sur le côté droit de l'édifice, annexé à la rotonde se trouve un local d'exploitation et un logement de fonction.
La rotonde a 35 mètres de diamètre extérieur et 15 mètres de haut. La couverture se compose de 14 verrières de 6,5 m sur 3 m. Un vélum conique de 20 m de diamètre à la base, attaché par la partie supérieure, au pivot central de la charpente et maintenu, sans appui au sol, par les 14 fermes de celle-ci, cache la structure de la verrière. Si souvent la construction des rotondes se caractérisait par l'utilisation de structures métalliques, ici, sans doute par soucis d'économie, le bois est largement présent.
La plate-forme de 9 m de diamètre est élevée à 5 m du sol. Elle permet à l'œil du spectateur d'être à la même hauteur que la ligne d'horizon de manière à ce que son angle de vue englobe toute la hauteur du tableau. A l'intérieur, les couloirs d'accès et d'évacuation sont disposés presque à angles droits, le second mène à la sortie par un magasin à souvenirs contigu à l'habitation du gérant qui n'est actuellement plus en usage. Contrairement à d'autres toiles exploitées dans des foires, à l'occasion des expositions universelles ou à des fins purement commerciales, le panorama de Dumoulin, maintenu in situ, est resté dans son état original et conserve pratiquement indemne son faux-terrain. Celui-ci constitue l'un des rares exemples des ces dispositifs qui remplissaient l'espace disponible entre le canevas et la plate-forme. Sa structure en plâtre coulé sur un treillis métallique est soutenue par foret de supports de bois et recouvert de sable et végétation séchée. S'y côtoient, objets réels, soldats et chevaux gisant réalisés en papier mâché d'après des moules en plâtre et des panneaux peints. Approximativement un mètre devant la toile, entre le bord du faux terrain et le canevas, des figures découpées montées sur chevalets participent remarquablement au crescendo d'illusion et à la désintégration du réel que l'on cherchait à créer dans les mises en scènes panoramiques.
La toile
Le canevas du panorama de 110 mètres de long et de 12 mètres de haut est constitué de 14 bandes de toiles de 12 fois 7,5 m, cousues de façon à créer, à mi-hauteur, un léger bombement circulaire caractéristique.
La composition du panorama est particulièrement complexe. Différents épisodes de la bataille sont synthétisés pour représenter environ vingt minutes des affrontements qui se déroulèrent autour de 18 heures. Le nombre de soldats et de chevaux reproduits est impressionnant.
Le panorama représente à travers des vagues successives de combattants les principaux moments des évènements. Sa facture et sa composition le rattache à la grande peinture militaire française. Tout comme d'autres panoramas de la Bataille de Waterloo qui furent présentés au public et en particulier ceux de C. Verlat, de P. Philippoteaux et de C. Castellani (tous disparus, mais connus par leur carnets descriptifs), il met en exergue l'épisode du chemin creux tiré de l'imagination de Victor Hugo. Par contre, comparé à d'autres la toile, celle de Dumoulin semble faire preuve de bien plus de « neutralité » garant du succès international de l'entreprise. Les artistes ayant mis de côté leurs sentiments patriotiques pour laisser place à une plus grande fidélité historique suivant les indications des historiens et militaires des différents protagonistes consultés comme experts et davantage insisté sur la bravoure des hommes et les mouvements spectaculaires de la cavalerie. La caractéristique principale du panorama est très certainement son « dynamisme » et la présence de centaines de cavaliers. A plusieurs endroits les combattants se retrouvent face au spectateur et l'on peut sans mal les imaginer prendre d'assaut la plate-forme.