Cette biographie de Wellington est très intéressante ; elle est écrite à l’ancienne (le livre date de 1945) c'est-à-dire qu’elle raconte la vie du héros mais en la remettant dans son siècle. C’est l’Histoire de l’Europe de 1750 à 1860 qui nous est racontée, du point de vue anglais, et d’une façon exceptionnellement bien documentée.
Quand Wellington bat en retraite dans les Pays-Bas sous la poussée des troupes révolutionnaires « qui avaient réalisé le grand rêve des Rois de France de constituer une république batave, vassale de Paris », l’auteur nous raconte l’épopée des campagnes révolutionnaires et nous fait remarquer que c’est la seule défaite de Wellington - qui nous dira plus tard : « c’est là que j’ai tout appris ».
Quand Wellington est aux Indes, tout un chapitre est consacré à la situation des Indes. C’est passionnant ; on y voit comment les Anglais ont chassé les Français et les Hollandais et avec quelle habileté ils ont transformé leur Compagnie des Indes qui était purement commerciale en un Empire. Ce que les Anglais doivent au duc de Wellington et à son frère aîné est inimaginable !
Plus tard, Wellington est en Espagne, ou plutôt au Portugal, à Porto où il prépare son extraordinaire campagne espagnole contre les plus grands généraux de l’Empire : Ney, Soult, Mortier, Junot, Victor, Jourdan, Gouvion Saint-Cyr.
Le 18 juin 1815 se profilait à Waterloo l’heure fatale pour Napoléon, l’heure de gloire pour Wellington, dans une morne plaine désormais terre de légende.
Dans les îles Britanniques, au lendemain du 18 juin, le grand homme est devenu le héros de légende, l’enfant chéri des dames et des demoiselles, le gentleman dans toute sa gloire et dans toute sa tradition, mais aussi et surtout l’organisateur de la paix.
Wellington était avant tout un stratège, un conciliateur, un pacificateur : il eut le mérite de ne pas humilier les vaincus et de conclure avec la France, l’ennemi de toujours, une paix définitive.