Talleyrand, le « diable boiteux », est pour les Français, le héros du Congrès de Vienne. C’est lui qui a « inventé l’Europe ». En fait ce n’est pas tout à fait vrai, nous dit Charles Zorgbibe. C’est plutôt Metternich et Castlereagh qu’il faut créditer de cette invention. Mais le « coup de poing sur la table » de Talleyrand, lors du Congrès de 1814-1815, qui met fin à vingt-cinq ans d’une guerre civile européenne provoquée par la Révolution française, aura permis de défendre les intérêts de la France et « d’inaugurer un style, celui de la diplomatie française, qui imprègne encore l’action internationale de la Ve République. »
Charles Maurice de Talleyrand-Périgord est né à Paris en 1754, et décédé, 84 ans plus tard, en 1838. Entre temps il aura marqué la vie politique et les lettres françaises. Avec la finesse, la précision et l’esprit de synthèse qui le caractérisent, Charles Zorgbibe, à qui l’on doit déjà deux superbes biographies de Mirabeau et Metternich, nous dresse un portrait en chair et en idées de ce haut personnage qui au-delà de la simple biographie, retrace un demi-siècle d’histoire européenne, et éclaire une certaine vision des relations internationales.